Plume et parchemin

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12 - Asher et Jean-Claude : Gagner du temps

Le visage d’Anita blêmit par la souffrance alors qu’il la reposait un peu trop hâtivement.

« Asher ! » une voix venant de l’ombre le saluait, relativement calmement. La vampire avait fait un pas en avant, elle était petite, parfaite dans un genre qui lui rappelait une poupée de porcelaine gothique « Es-tu venu rejoindre ta chérie ? »

Celle-ci devait donc  être Lucine  ; elle le regarda directement dans les yeux pendant qu’Asher essayait d’imaginer un plan d’action. Il ne doutait pas qu’il pourrait avoir le dessus sur elle, mais elle seule, et ils devaient être unis par la puissance et elle alerterait son partenaire dès qu’elle aurait besoin d’aide. Alors qu’il la regardait, elle tourna les yeux vers Anita, un regard étrangement hypnotique. Asher fut effrayé de voir qu’Anita la regardait fixement et il lisait sur son visage qu’elle semblait faire face à son plus horrible cauchemar. Les larmes ruisselaient sur ses joues et quand Asher essaya de se placer entre elle et la vampire, c’était comme si elle ne sentait pas sa présence. Asher était stupéfié et ce n’était pas entièrement dû au pouvoir apparent de Lucine, c’était si inhabituel de voir Anita craquer et pleurer. Cela faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas vu en elle la part de fragilité féminine et humaine parce qu’elle était constamment cachée sous la rigueur de l’Exécutrice. Il avait grandement mésestimé cette vampire à l’aspect d’une gamine si elle pouvait d’un seul regard atteindre autant Anita. Il savait que même s’il avait à ce moment lancé son poing sur Lucine, espérant la distraire un instant, elle aurait détourné l’impact et se serait déplacée hors de sa portée. Elle regardait Asher avec un petit sourire et leva une main élégante « Je suis contente de te retrouver, Asher ».

Asher chercha dans sa mémoire où il avait rencontrée, sans doute à la cour de Belle Morte, où allaient et venaient beaucoup de vampires. Il y avait quelque chose de familier dans sa silhouette, son teint pâle et son regard envoûtant mais il ne pouvait pas se souvenir d’elle en ce moment.

Il est rare q’une vampire ait le pouvoir de couper à distance, mais Asher se raidit quand elle leva sa main, sa paume dirigée vers lui, s’attendant à une mauvaise surprise. Au lieu de cela, elle fit un léger mouvement du poignet comme si elle secouait de l’eau tombée sur sa main, utilisant le mouvement pour montrer qu’elle relâchait délibérément l’emprise sur Anita.

« Impressionnant », réussit à dire Asher alors qu’Anita s’affalait lourdement sur le sol, inconsciente. C’était sans doute mieux pour elle si ce qu’il avait vu de Lucine était déjà un aperçu de qu’elle pourrait subir d’autre. Il savait qu’il y avait une menace bien plus grande à venir, bien que le souvenir lui revint soudain de qui elle était ; pourtant cela ne lui donnait pas la clé pour connaître ses intentions présentes. Quand ils s’étaient vus la dernière fois, elle avait la réputation d’avoir un pouvoir imprévisible mais c’était il y a si longtemps, elle avait dû en changer depuis.

Asher passa un moment à regarder Anita, toujours immobile sur le sol, espérant qu’elle ne l’avait pas laissé danser seul avec le démon, ou plutôt en l’occurrence avec la maîtresse du démon.

« Lucine », Asher l’appela intentionnellement d’une voix caressante telle de la soie, utilisant ses pouvoirs de séduction. Peut-être n’était elle pas aussi une incube comme Jean-Claude et n’avait pas connaissance de l’ardeur, mais lui avait le talent de la séduction, de la fascination, de l’allure, le reste n’avait pas d’importance. Asher était maître dans cet élément, même s’il ne l’utilisait pas aussi habilement qu’il le faisait en ce moment.

Il y avait un autre aspect dans sa voix de velours, quelque chose de tranchant qu’il lança sur elle, sachant bien que ce jeu pouvait conduire à la vie ou à la mort à la fin pour Anita, pour Jean-Claude ; il avait déjà abandonné l’idée d’une mort possible pour lui.

L’objet de son désir recula juste un peu et il sentit sa peur, faisant augmenter ses instincts de prédateur – si maladroite – elle était puissante sans doute mais à cause du talent de son amant qui était de générer la peur, alors pourquoi aurait-elle appris autre chose ? Lucine était mignonne, attirante mais elle n’avait pas développé la roublardise sournoise qu’on trouve dans la lignée de Belle Morte. Un gros défaut réellement malgré son pouvoir, elle ne savait pas comment l’utiliser et ne pouvait pas jouer au niveau du jeu d’Asher. Peut-être que si elle était restée en France, plutôt que de partir pour Londres où la cour était beaucoup moins dangereuse, il en aurait été autrement. Le vieux Maître de la Ville, qui se faisait nommer Dracula, avait été longtemps au bord de la folie. Il avait laissé les rênes du pouvoir à d’autres en dessous de lui. Lucine, avec la protection d’autres vampires et peut-être son partenaire avaient peu de chance d’apprendre les aspects les plus dangereux alors qu’ils auraient pu le faire dans d’autres cours européennes.

Il avait compris, elle était un miroir : la froideur qui semblait émaner d’elle était psychologique et non pas physiologique. Avec son amant, elle projetait la peur, l’amplifiait. Cela expliquait tout à fait comment Anita avait été dominée ; son propre pouvoir avait été rejeté vers elle comme réfléchi par une glace. Lucine était froide, très froide parce qu’elle n’était rien mais seulement une page blanche sur laquelle les autres pouvoirs s’écrivaient.

Alors Asher essaya de la tourner vers lui, de la prendre dans les filets de sa puissance, jusqu’à ce qu’elle soit sous son contrôle, même s’il se perdait dans le processus. S’ils étaient tous les deux pris dans le moule du pouvoir, résonant sans fin entre eux deux, alors qu’il grandissait en puissance, Lucine serait incapable de le briser, de s’en libérer pour aider son partenaire mâle. Tout ce qu’il pouvait espérer c’était de l’entraîner avec lui, laissant à Anita une petite chance de combattre son partenaire à travers le contrôle de la peur. Tout dépendait du niveau qu’elle absorbait et qu’elle pouvait réfléchir.

Asher envoya sa séduction avec une sorte de sadisme, s’utilisant à la fois comme objet du désir et de monstrueuse horreur. Pendant des années, il avait appris à sentir le sentiment d'effroi des gens face à ses cicatrices. Toujours en harmonie avec les sentiments des autres, parce qu’il était très sensible, Asher avait conscience des regards soit curieux, soit de dégoût – spécialement venant de ceux qui l’avaient désiré avant, avant qu’il ne soit défiguré. Et Lucine avait une de ceux-là.

Il détestait voir la peur dans son regard, la répulsion, mais il persista malgré tout, se forçant à ignorer son malaise qui accentuait ses propres instincts, ses peurs, suppliant qu’il se détourne, qu’il se cache. Il les ignora ; doucement, prudemment il tissa une toile complexe,  un enchevêtrement de désirs, si bien que sa répugnance la faisait encore plus le désirer. Il avait été hors de sa portée en tant que favori de Belle Morte et amant de Jean-Claude quand elle l’avait rencontrée autrefois.

Cela faisait longtemps, si longtemps, qu’Anita aurait eu cet air ahuri qui l’amusait, quand elle essayait de compter combien d’années s’étaient écoulées depuis. C’était une des expressions adorables d’Anita et elle aurait détesté qu’il lui dise qu’il l’avait remarquée. Asher l’aimait beaucoup cette marque de vulnérabilité, sachant que tous les autres vampires voyaient en elle seulement l’exécutrice quand ils la regardaient.

Lucine avait rencontre Asher bien avant même qu’il connaisse Julianna. Il gardait cette pensée secrète au fond de lui, son amour pour cette fille extraordinaire qui était devenue sa servante humaine et ensuite le mariage à trois et puis… Les filets de pouvoir qu’il avait tissés autour de la vampire commençaient à se dissiper à cause de son désespoir ; non pas Julianna ! Il tourna ses souvenirs vers Anita, et cela renforça ses défenses. Mais ce dont il avait le plus besoin, il refusait d’y succomber : Jean-Claude. Leur relation était inconstante. Pour dire vrai, il n’était même pas sûr qu’elle eut pu continuer sans Julianna, ou au moins il y aurait eu plus de luxure et beaucoup moins d’amour au sein de leur relation. Ni l’un ni l’autre n’étaient très doués pour communiquer, mais plus que cela, ils avaient eu de la peur, de la méfiance l’un pour l’autre nées de la manière de survivre à la cour de Belle Morte. Les émotions tendres étaient punies. C’était Julianna et son amour innocent et pur, sa curiosité enfantine et son ardeur de la vie qu’elle leur avait apportées à tous deux, surmontant les jalousies, les malentendus, qui avait cimenté leur amour.

Lucine le touchait maintenant, grattant de ses ongles brutalement les cicatrices, tous les deux le désirant et ayant de la répugnance à le faire. Asher se demandait jusqu’où elle irait et si son partenaire allait intervenir ou juste « regarder » de loin. Il se sentait injurié, profané, mais pourtant son corps répondait au désir qu’il avait généré chez la vampire, le désir qui la forçait à réagir ainsi. Tant pis, du moment que cela prenait du temps, c’est tout ce qui comptait. Tout pourrait être oublié, s’ils s’en sortaient vivants, si l’un d’entre eux s’en sortait vivant. Il repensa aux atrocités que lui et Jean-Claude avaient du être témoins, leurs voix tenues silencieuses, qu’importe si au-dedans ils étaient emplis de terreur et combien ils avaient dû en commettre aussi.

La bouche de Lucine était chaude, il n’y avait plus rien de froid en elle maintenant, juste une passion brûlante. Délibérément il n’y répondait pas, mais son pouvoir flamboya quand il sentit sa victime consentante. Du coin de l’œil, il vit Anita, toujours allongée sur le sol, inconsciente. Il nota qu’elle saignait toujours mais très lentement des ses blessures hâtivement bandées. Il laissa son désir du sang s’accroître à la pensée du sang doux et chaud. Lucine finalement céda, le dégoût mêlé à son désir intense, le tout se reflétant dans ses yeux. Ses épaules minces tremblaient tandis qu’elle essaya de reprendre le contrôle. Il savait déjà qu’elle ne réagissait pas seule. Elle n’était pas assez forte pour avoir contrôlé tous les vampires du Cirque ou les autres dans la ville.  Bien qu’Anita n’ait pas eu le temps de lui dire qui était son partenaire, il savait que c’était quelqu’un qui avait un grand pouvoir, quelqu’un qui  pouvait dominer avec la peur. Il ne savait pas jusqu’à ce que soudain, il ressente la déchirure de crocs sur son épaule et sur son cou. Alors il sut exactement qui était celui qui désirait prendre le contrôle de St Louis. Il avait déjà pris du plaisir à tirer du sang d’autres vampires : Victor de Londres ! Celui qui était le troisième de Dracula, le maître de Londres et que le conseil avait finalement donné l’ordre d’assassiner vu qu’il était devenu fou. Le second avait bien sûr pris sa place comme nouveau Maître de la Ville et Londres n’avait plus eu de problèmes sous le contrôle du Conseil. Victor était assez proche de l’autorité et certains vampires devaient être heureux qu’il ne reste que second dans la hiérarchie. Après tout, il avait été le troisième pendant si longtemps. Mais il était bien connu que l’actuel maître de Londres et Victor étaient rivaux. Un second en qui le maître n’avait pas confiance n’était pas un homme de pouvoir mais plutôt une sorte d’homme de paille, et cela n’allait pas du tout avec le caractère de Victor.

Naturellement, il voyait cette parfaite opportunité de monter en statut, tout spécialement si Belle Morte le soutenait, parce que Asher voyait parfaitement bien le jeu de Belle dans tout cela. 

Belle Morte avait toujours été furieuse que Jean-Claude appelle presque tout le monde de sa lignée de Londres (son « baiser ») leur offrant un refuge près de lui. Victor n’était pas de la lignée de Belle si bien qu’il n’y aurait aucune trace directe à trouver, bien sûr, de connivence entre eux. Lucine… Lucine était indirectement faite par Belle.

Les vampires que Jean-Claude avait pris à Londres, Byron et Requiem entre autres, avaient rapporté des histoires sur ce Victor. Asher ne le connaissait pas bien, il l’avait sans doute  rencontré autrefois mais il avait eu des échos de sa réputation. Il pouvait se souvenir que Jean-Claude avait été sous la contrainte de Victor, mais c’était à l’époque où il avait le cœur plein de haine pour son ancien amant et il n’avait pas vraiment fait attention, ayant juste remarqué avec satisfaction que Victor avait usé de jeux sadiques.

Maintenant, Asher sentait son cœur sombrer à l’idée de ces deux vampires ensemble. Pas étonnant que Victor ait pensé qu’il pourrait prendre St Louis s’il imaginait Jean-Claude le même vampire que celui qu’il avait soumis, il y a très longtemps.

Ce ne fut pas la douleur soudaine des crocs de Victor dans son cou ni la pression soudaine de Lucine en face de lui,  « douceur de sang » murmura Victor s’avançant à découvert pour se placer devant Asher et il ouvrit la bouche suffisamment pour qu’Asher puisse voir la langue caressant doucement la pointe acérée de ses crocs pointus, presque comme un chat. « J’ai entendu parler de toi, Asher. Je vois que les rumeurs étaient vraies. Lucine chérie, tu es d’accord ? »

« hummm » elle était silencieuse, laissant glisser ses mains sur lui et Asher frémit malgré tout, sous sa caresse.

Il n’était pas étranger au désir des autres, mais il y avait quelque chose de si retors, un mélange de ce qu’il était lui-même, monstre et ange à la fois, dans un seul corps… ce qu’il détestait par-dessus tout. Anita savait qu’il cachait son visage à cause des cicatrices mais c’était beaucoup plus que cela. Il détestait le désir qu’il voyait briller dans les yeux qui se changeaient brutalement en répulsion quant on le voyait entièrement.

« Tu sais sûrement quels sont mes plans, Asher, et tu te doutes du délai. Mais tu mérites ta réputation, moitié perfection, moitié destruction … quelle œuvre d’art ! entre Lucine et moi, nous pourrions vraiment apprécier ta beauté, je crois. Alors Asher, qu’en dis-tu ? » Il s’approcha pendant qu’il parlait et derniers mots furent prononcés alors qu’il se penchait sur les lèvres d’Asher. Son baiser était différent de celui de Lucine, et Asher ressentit un frisson de peur qui n’était sans doute pas dû au talent de Victor. Il ne s’était jamais senti si vulnérable auparavant, en face d’un homme, et malgré cette peur, il ne pouvait empêcher son corps de répondre, de quelque manière traîtresse que ce soit. Il réussit à maintenir une part de contrôle avec son pouvoir, l’étendant comme un manteau pour envelopper à la fois Victor et Lucine.

« S’il vous plaît ... chuchota-t-il, choqué, horrifié devant son désir qui grandissait. Il se tourna presque pour jeter un coup d’œil vers Anita qui gisait toujours mollement allongée se demandant si elle était toujours inconsciente ou si elle faisait semblant. Les marques auraient dû l’aider à guérir maintenant, mais c’aurait été plus bénéfique si elle avait pu tirer sa force du triumvirat. Jean-Claude était trop loin et Richard beaucoup trop occupé au sein de sa meute. C’était donc mieux que Victor et Lucine soient occupés entièrement avec lui.

Le son de sa chemise qu’on déchirait apporta de nouveau son attention sur les deux vampires et il se demanda s’il pourrait supporter le prix à payer, vendre son corps, pendant un certain temps pour la vie de Jean-Claude et Anita. Il l’avait déjà fait auparavant pour eux deux, il y avait eu peut-être pris du plaisir encore que c’était plus de la douleur douce-amère qu’une  vraie jouissance mais Narcisse avait pris pour lui la plus grande part de la douleur.

« Oui » dit-il, ses cils battant, se fermant de soumission, ses longs cils dorés sur la peau si pâle de ses joues. Derrière ses paupières mi-closes, il se souvenait de Narcisse et il frissonna, sachant que les deux vampires apprécieraient. Victor, fais de moi un des tiens. Laisse mon souffle être le tien » Asher prononça ces mots, non pas ceux pour accepter le baiser de Victor, mais il voulait éviter de prononcer trop de serments du moins il les garderait en dernier recours. Donner un peu de lui-même n’était pas précisément une trahison, car son lien avec Jean-Claude n’était pas détruit.

Asher savait que son challenge aurait été nul si Victor n’avait pas été aussi sûr dans son arrogance de le contrôler et il n’avait donc pas fait attention à d’autres détails. Au point où c’était, il remercia silencieusement d’avoir été si longtemps sous-estimé à cause de ses talents particuliers et parce qu’il n’avait pas d’animal à appeler.

Quand il ouvrit les yeux, il vit le regard de Victor, brillant, captivant, empli du contentement de sa puissance. Tous ses instincts de s’auto-préserver s’élevèrent quand il sentit que Victor essayait de le rouler. Asher le repoussa, se forçant à résister, du moins autant qu’il pouvait l’espérer, succombant graduellement si bien que Victor, en vérité, avait gagné un contrôle faible sur lui et ce n’était pas ce que le vampire croyait.

Bien que les vampires sont capables de lire les mensonges, ce n’était pas franchement un talent très répandu et il avait eu de longs siècles pour développer son habileté en subterfuge.

Mais c’était une trahison pourtant et Asher resta un instant  à imaginer où et comment Jean-Claude apprendrait cette « allégeance » à Victor.  Ou bien … Asher essaya de chasser cette pensée, mais la peur demeurait malgré tout. Ils ne s’étaient pas vraiment fait confiance depuis la mort de Julianna. Il n’aurait pas dû être consumé par tant de haine, mais il était tellement certain que Jean-Claude s’était sauvé lui-même au dépend de la mort de leur amante. Après qu’ils aient réussi à guérir certains malentendus et depuis qu’Asher avait accepté de rester à St Louis, il y avait eu un courant de tension qui n’était pas dû uniquement à la répugnance d’Anita à ce qu’ils soient ensembles.

Jean-Claude… Asher pensa que s’il pouvait lui donner à lui et à Anita une chance de survivre, alors il ferait tout ce qui était nécessaire, qu’importe la somme de douleur qu’il faudrait endurer.

Il n’avait absolument pas oublié ceci, si Anita mourait, Jean-Claude mourrait également. Mais ce n’était pas pareil pour lui, donc il mettrait tout en jeu pour convaincre même Anita qu’il avait trahi. Il pouvait jouer ce rôle si ça les laissait vivre. Il sourit à Lucine et l’invita, dissimulant son regard et son dégoût, son propre chagrin derrière ses cils dorés.

 

 



24/05/2012
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