Plume et parchemin

Plume et parchemin

20 - Asher et Jean-Claude : ultime assaut

Quelqu’un l’embrassait comme si elle était la Belle au Bois Dormant qui attendait son prince depuis si longtemps pour la réveiller. Anita ouvrit les yeux, immédiatement consciente qu’elle était plus forte qu’avant. Son corps guérissait et sa température devait monter pour aider au processus. Les lèvres sur les siennes étaient fraîches en comparaison de sa propre chaleur, ou bien c’était parce qu’elles appartenaient à un vampire… Victor !

Pas Jean-Claude ni Asher, mais celui qui essayait de s’emparer de St Louis. Lucine était à ses côtés naturellement, la petite Lolita gothique,  son rouge à lèvres très sombre, presque noir avait bavé tout autour de ses lèvres, maculant son menton et ses joues, et maintenant qu’Anita se léchait les lèvres, elle était sûre de le goûter. Tous les deux semblaient plus calmes maintenant, comme s’ils avaient pris énormément de plaisir.

Avec Asher ? pensa-t-elle. Avant d’avoir pu s’étendre sur ce sujets, plusieurs choses lui revinrent en mémoire : le triumvirat ! elle n’avait plus de connexion avec Richard, mais pas non plus avec Jean-Claude – qu’était-il arrivé ?

Mais avant que la panique se s’empare de nouveau d’elle, quelque chose de chaud, de réconfortant la caressa, lui insufflant sa propre force : Micah  - qui cela pouvait-il être d’autre ? les léopards n’étaient pas perdus. Son Nimir-Raj avait triomphé même si l’Ulfric avait été anéanti, chassé, elle pouvait sentir les autres membres du pard. Les léopards n’étaient plus gentiment apprivoisés, peut-être que plus d’un des leurs avait été tué cette nuit ? elle les sentait assoiffés de sang, elle sentit leur canines aiguisées le long de sa conscience, comme des fils de fer barbelés, pas pour l’attaquer mais au contraire pour la défendre des intrusions.

La présence métaphysique semblait être celle de Micah, il voulait l’aider, sa bête poussant contre la sienne et poussant un féroce hurlement en forme de revanche. Son léopard s’éveilla mais il n’avait nulle part où aller, son parfum changea également, plus musqué, sauvage, celui du prédateur, couvrant la fragile odeur humaine.

Victor sentit ce changement et il se retira, la regardant avec curiosité. 

« J’ai entendu parler que la fameuse servante humaine de Jean-Claude avait ses propres pouvoirs et avait une alliance avec les loups. Mais ce n’est pas le loup de Jean-Claude ? »

Lucine approcha, la renifla « elle est la reine des léopards-garous, mon amour ».

Victor leva son regard vers Lucine et ses traits se durcirent et ses yeux s’assombrirent : « tu pourrais les dominer tous si Belle Morte ne t’avait pas retiré son animal à appeler ».

Lucine haussa une épaule, indifférente. C’était une nouvelle information au sujet de Belle Morte qu’elle pouvait supprimer à un vampire son pouvoir sur les animaux.

En regardant Lucine, Anita sut que si elle avait une chance d’attaquer, c’était la femelle vampire. Jean-Claude allait venir, mais il serait trop tard, elle le sentait, il n’était pas accessible, soit que le triumvirat avait été rompu, soit qu’il ait eu ses propres problèmes qui occultait le lien, elle ne pouvait pas le savoir.

 

La porte s’ouvrir violemment et une vision rouge fonça dans la pièce. Le nouveau venu se lança sur Victor, les crocs sortis qu’il plongea profondément dans le cou du vampire pour le drainer ou l’affaiblir.

Lucine mit ses mains à la base du cou de Faust pour le forcer à lâcher son amant. Faust lâcha de son plein gré, mais quand il leva les yeux et croisa ceux d’Anita, elle comprit ce qui se passait. Sa magnifique chevelure rouge Bordeaux brillait, presque écarlate, sa bouche était pleine de sang qui coulait le long de son menton mais Lucine l’avait piégé dans le filet des peurs et Victor augmentait la puissance. Pour lui, sa blessure était déjà en train de guérir.

Pourtant Faust fit quelque chose à laquelle personne ne s’attendait, Lucine avait la force d’une vampire mais elle était quand même très légère, rien ne pouvait changer le poids de son corps. Faust se jeta à travers la pièce du côté d’Anita, presque comme s’il s’était envolé. Les mains de Lucine étaient toujours accrochés à son cou et instinctivement, elle les avait resserrées alors il l’emporta avec lui. Tous les deux s’écroulèrent et Anita hurla parce que Faust atterrit à moitié sur elle, la mettant presque nez à nez avec la vampire, qui était toujours suspendue au cou de Faust comme un démon. Son joli visage ovale avait changé complètement, ses yeux entièrement noirs maintenant, son pouvoir clairement révélé. Mais pas contre Anita.

Victor se dirigea vers le trio comme si rien de spécial ne s’était passé, et à cet instant un autre membre arriva. Anita n’avait jamais beaucoup apprécié Meng Die, mais cette fois elle fut heureuse de voir la petite poupée de porcelaine asiatique et Anita put constater que Lucine était encore plus petite qu’elle. Jean-Claude devait arriver très vite maintenant.

Faust trembla, tout son corps sursauta, et le bras droit d’Anita balaya l’espace et envoya un revers dans le visage de Lucine la projetant brutalement sur le sol.

La tête de Lucine heurta violemment le sol de pierre et son visage sembla étrange, hébété à la fois par le coup reçu et le choc.

Un moment après l’impact donné par inadvertance, Anita réalisa ce qu’avait fait Faust ; il avait réussi à briser les chaînes qui l’entouraient. Une tâche aisée pour un vampire, mais qu’elle n’avait pas pu faire, même avec la force des marques de Jean-Claude.

C’est pourquoi Victor paraissait si confiant, il la pensait totalement à leur merci.

Meng Die était déjà en train de combattre avec Victor, voltigeant à travers la pièce ; Victor avait l’air de jouer avec la petite vampire chinoise, mais son allure de petit papillon délicat pouvait aussi être extrêmement dangereuse. Victor devait faire attention aux couteaux qu’elle tenait et pensait que Lucine pouvait se débrouiller toute seule.

Anita pensa qu’elle pouvait attaquer maintenant, mais elle n’avait rien d’autre que ses mains, même pas un seul couteau et c’était presque l’équivalent d’un suicide que d’affronter une vampire enragée. Face à une humaine, elle aurait ses chances avec sa pratique du judo et du kempo, mais contre une vampire du calibre de Lucine, c’était impossible. Même la quatrième marque de Jean-Claude la faisant entièrement sa servante humaine ne l’aurait pas aidée.

Lucine attaqua et Anita se réfugia sur elle-même en attitude de défense, mais elle savait qu’elle devait passer à l’offensive avant que Victor en ait fini avec Meng Die et vienne s’occuper d’elle. C’était une bonne opportunité qu’elle devait saisir. A cause de ses blessures et de son état, il lui semblait que tous ses gestes étaient un peu ralentis – elle lança son poing dans le sternum avec toute sa force pour voir que la vampire s’était reculée, gracieusement, mais en faisant cela elle heurta Faust. Il n’avait pas d’armes non plus mais il saisit les chaînes qui avaient attaché  Anita et il les balançait, formant un arc entre Lucine et Anita. Au lieu de l’attaquer à la tête, il abattit son bras et les chaînes fauchèrent la vampire sous les genoux, la jetant au sol.

Elle se remit de sa chute avant que les deux autres aient eu le temps de poursuivre leur attaque. Un sourire s’étira sur ses lèvres, rendu encore plus effrayant avec le noir barbouillé sur son visage. Elle avait l’air totalement létale, sans armes mais aussi de s’amuser énormément. Mauvais ça, très mauvais !

Faust se jeta sur elle, hurlant un cri de bataille en Allemand, tellement puissant qu’il aurait pu relever un zombie. Lucine le laissa la frapper mais selle montra calmement les mains au niveau du cou de son assaillant. Elle était moitié moins grande que l’autre vampire mais dans ce cas c’était la puissance qui comptait et Lucine était maître vampire. Ses petites mains blanches, osseuses s’agrippèrent autour du cou de Faust.

Le bruit s’était répandu dans la pièce et Victor et Meng Die hésitèrent un moment avant de reprendre leur combat avec furie.

Puis Victor se déplaça brusquement et frappa de son épée Faust si sauvagement que celui-ci s’écroula sur le sol.

Meng Die dans sa combinaison de cuir noir voletait ici et là mais tiendrait-elle encore longtemps ?

Lucine commença d’avancer vers Anita qui recula, l’adrénaline pulsant dans ses veines. Jean-Claude ne devrait pas être loin derrière Faust et Meng Die, mais il arriverait trop tard. Anita n’allait pas l’attendre pour être sauvée.

C’était peut-être totalement fou, mais Anita tenta quelque chose : elle ouvrit toutes ses barrières mentales sans restriction. Il y avait un petit moment qu’elle n’avait pas relevé un zombie, les derniers mois avaient été plus que critiques. Elle pouvait sentir Lucine dans sa tête, une puissance terriblement ancienne, pulsant de siècles de force.

Celle-ci ressentit quelque chose « que fais-tu ? »

Anita repassa en flash back le jour où elle avait sauvé Damian. Ne pouvait-elle pas faire la même chose avec Lucine ? Damian n’était pas un maître vampire et il avait été si près de la mort, qu’elle l’avait relevé comme elle le faisait avec les zombies. Jean-Claude était présent et l’avait aidé en consolidant le lien entre Anita et Damian.

Elle lança son pouvoir sur Lucine, cherchant soudainement un contact. Pas tellement pour blesser ou faire du mal, mais elle avait besoin de sentir la puissance froide contenue sous cette peau blanche, la force qui animait Lucine, et dès qu’elle la toucha Anita la sentit courir tout le long de des mains et de ses bras.

Lucine trembla violemment, son expression changea et passa en un clin d’œil de la malveillance à la peur.

« Victor, sa tête se tournait vers son amant, cherchant aveuglement de l’aide, c’est vrai, elle tient un pouvoir sur nous ».

« Je viens juste de commencer, susurra Anita d’un ton sardonique, vous ne m’arrêterez pas avant que Jean-Claude soit là »

Lucine hula « je ne suis pas un zombie » sifflant les z dans sa colère.

Anita sentit Jean-Claude dans sa tête, sa voix murmurant comme s’il était près d’elle « elle n’est pas un zombie, ma petite ».

Anita acquiesça « non elle ne l’est pas »

Victor, finalement sentit le besoin d’aider Lucine, mais il avait passé trop de temps à combattre Meng Die et elle n’avait pas l’intention de la laisser sans le tuer. Il essaya de se dégager, mais elle lui barra le passage avec un couteau déjà brillant de sang. La petite poupée asiatique était une combattante extrêmement bien entraînée, assez rapide avec ses couteaux même contre la longue épée du maître vampire.

« Je suis une nécromancienne » lança Anita, ses yeux noirs grands ouverts.

La force semblait presque tangible entre elles deux. Anita n’était pas exactement sûre de savoir comment l’utiliser, mais quand Lucine essaya d’utiliser ses propres pouvoirs, ce fut comme si Anita était devenue vampire : la puissance de Lucine amplifiait les pouvoirs de la nécromancienne.

« Nécromancienne ? » entendit Anita. Un instant elle pensa que c’était Lucine qui faisait écho à ses mots, mais non la voix était nouvelle, tremblante de peur. Elle tourna la tête juste un peu, mais agrippa Lucine par les poignets, refusant de libérer la vampire et ses efforts pour se libérer s’affaiblissaient.

Les cheveux de Lucine balayèrent le visage d’Anita un instant lui bloquant la vue, mais comme elle faisait un geste de la tête en arrière, elle put voir de nouveau.

Il y avait une jeune femme près de la porte et sa silhouette et son visage ne lui étaient pas inconnus. C’était elle qui avait parlé. Mais cet instant de distraction était déjà trop et la prise d’Anita sur la vampire commençait à glisser – pas son emprise physique mais la sensation de la force générée par la vampire.

La femme s’avança vers elles, offrant quelque chose à Anita – comme elle ne relâchait pas la tenue sur les poignets de la vampire pour prendre l’objet, la femme attrapa les bras de Lucine d’une main et présenta quelque chose de l’autre.

« Prenez-le ! »

C’était un fusil. Anita le reconnut, c’était un cadeau d’Edward. Anita poussa un soupir de soulagement, elle relâcha Lucine et saisit sans le même mouvement l’arme des mains de l’inconnue. Sans doute un fusil chargé avec des balles creuses emplies d’eau bénite, c’est ce qu’aurait utilisé Edward. Soudain le pouvoir flamba entre Lucine et Anita. Anita faillit lâcher son arme alors que la puissance de Jean-Claude, comme un crépitement électrique, s’engouffrait dans la pièce en même temps que lui.

Au lieu d’aller directement vers Victor, il se dirigea vers Anita et Lucine.

Avec un grondement moins humain qu’animal, Victor se libéra des attaques de Meng Die. « Non Lucine ».

Jean-Claude toucha Lucien et poussa la puissance qu’il avait dans la corps directement dans celui de la vampire comme s’il essayait de la faire exploser. Anita qui était toujours connectée mentalement se mit à crier alors que la vampire hurlait jusqu’à ce que Jean-Claude se déconnecte d’Anita. Elle se retrouva seule en elle-même avec son propre pouvoir. Elle sentait Jean-Claude juste à côté pressant son pouvoir. Un hurlement strident sortir de la bouche de Lucine, le claquement des os brisés le répercuta dans la pièce, malgré le cri de rage de Victor.

Jean-Claude la jeta de côté pour se trouver face à face avec Victor, l’expression tellement  féroce qu’Anita pensa qu’elle reviendrait la hanter dans ses cauchemars. Mais elle porta de nouveau son attention sur Lucine ;

« Non pas nécromancienne, dit-elle avec un calme impressionnant, elle leva l’arme, visa la jolie tête de la vampire, mais exécutrice » et elle appuya sur la gâchette.

Autrefois elle craignait les monstres, maintenant ce sont les monstres qui la craignaient.

 

Jean-Claude voyait bien qu’Anita n’avait pas espéré tout arrêter en tirant seulement une fois, mais elle semblait chanceler quand le pouvoir de Lucine se relâcha. Puis soudain, il y eut un immense et étrange silence dans la pièce, seulement entrecoupé par une respiration rauque. Jean-Claude et les autres vampires ne produisaient aucun son, Victor avait cessé tout mouvement au moment où Lucine avait été tuée. Il avait soudain baissé ses boucliers mentaux et se rendait, c’était tout à fait inattendu et Jean-Claude ne cessait pas de surveiller les mouvements du vampire. Le vide total  où Victor avait auparavant lancé toute sa puissance pour résister signifiait que Jean-Claude l’avait roulé complètement, comme s’il avait utilisé un tank.

Victor se dirigea directement vers Lucine, même si Jean-Claude le suivit à l’endroit où était aussi Anita, qui se tenait un peu vacillante. Elle regardait la tache rouge de ce qui avait été auparavant la tête de la vampire.

Le fusil que lui avait tendu Juliette était bien chargé avec des balles d’eau bénite. Jean-Claude qui détestait cette idée d’eau bénite, ce qui avait complètement dévasté Asher, reconnaissait que dans cette situation, ça les avait sauvé.

Anita enfin se laissa aller dans le cercle rassurant de ses bras ; elle se pencha vers lui, posa sa tête sur sa poitrine, et il ouvrit ses marques vampiriques entre eux deux pour s’assurer que les trois étaient toujours présentes. Il lui faudrait rétablir le contrôle sur les autres vampires de la ville, tout spécialement les maîtres. Certains d’entre eux ne s’éveilleraient pas quand il les appellerait, c’était toujours les plus forts et les plus faibles, les nouveaux vampires qui étaient les victimes quand on changeait de Maître si brutalement.

Mais finalement Victor n’avait pas réussi à faire ce changement. Ma petite avait été plus forte que lui et Lucine et ils n’avaient absolument pas prévu cela. Elle n’était pas qu’une servante humaine ordinaire, mais ils n’avaient pas voulu le croire, malgré toutes les rumeurs qui se répandaient au sujet de St Louis. Maître de la Ville et servante humaine ? était-ce seulement cela ? Jean-Claude resserra ses bras autour d’Anita et il l’entendit prendre une grande inspiration, la tension de son corps se relâchant enfin. Se sentait-elle en sécurité ? se demanda-t-il, mais si tout avait tourné au désastre, aurait-elle crié son nom avant de mourir ?

Pendant qu’ils se tenaient enlacés tous les deux, Victor à genoux avait pris le corps de Lucine dans ses bras, la tête tournée vers son torse, elle paraissait presque intacte, exceptée la large tache de sang.

Il y avait très peu de vampires qui se seraient rendus à cause de la mort de leur partenaire. Victor ne s’était pas rendu, il avait cessé de combattre. Il était tellement focalisé sur la mort de Lucine, qu’il ne pensait même pas au besoin de vengeance. Il savait que la vengeance ne pourrait pas ramener son amante de la mort.

Asher et Jean-Claude n’avaient pas aimé Julianna aussi fort ?

Jean-Claude pensait que Victor ne  ferait rien pour se défendre s’il essayait de le tuer maintenant et c’est exactement ce que fit Meng Die, s’approchant de lui, mais elle hésita et jeta un regard à Jean-Claude. Son couteau était prêt à trancher la tête du vampire, dont l’épée était posée tout à côté de Lucine, complètement oubliée.

« Non » dit Jean-Claude. Anita s’agita dans ses bras car elle ne voyait pas ce qui se passait ; Victor était toujours agenouillé, Lucine dans ses bras et il offrait son cou à Meng Die. « Laisse-le vivre ».

Ce n’était pas la pitié qui arrêta Jean-Claude, bien qu’il pouvait lire dans les yeux de Meng Die qu’elle pensait qu’il commettait une erreur. Et encore elle ne savait même pas que Jean-Claude avait souffert de la cruauté de Victor autrefois, mais il ne pouvait pas expliquer la froide logique de sa décision et Meng Die ne pourrait pas comprendre des pensées qui ne sont pas toujours dans la tête, mais dans le cœur.

Jean-Claude jeta un œil à Juliette qui était restée près de la porte puis à Meng Die. 

«Va chercher Asher »dit-il enfin.

Anita entendit le nom d’Asher et elle releva la tête vers Jean-Claude mais l’expression sur le visage du vampire le faisait plutôt ressembler à une statue, sans aucune émotion.

Ils se touchaient intimement mais elle ne pouvait percevoir aucun sentiment dans son esprit.

Finalement elle vit Victor qui n’avait pas bougé depuis tout ce temps.

« Il l’aimait vraiment », dit-elle à Jean-Claude à voix basse et troublée. Il comprit qu’elle parlait comme si Victor était déjà mort ; la présence du vampire semblait avoir quitté la pièce, même si son corps était toujours là.

« C’était un horrible vampire démoniaque, mais il l’aimait de cette sorte d’amour que beaucoup de gens aimeraient posséder mais que très peu ont. Je veux dire, regarde ce qu’on trouve dans les livres, les films, tous ces divorces, les gens cherchent cet absolu désespérément mais eux l’avaient vraiment trouvé ».

« Tous les vampires ont été humains, l’as-tu oublié, Anita ? » la voix de Jean-Claude était détachée mais ses paroles auraient dû être chaleureuses.

« Il y a bien peu d’humanité dans les vampires que j’ai côtoyés », Anita bougea entre ses bras et il sentit qu’elle voulait se libérer aussi il la laissa aller.

« Jean-Claude est-ce que Asher… »

« Il nous a trahi, Anita ! tu sais qu’il la fait volontairement ». C’était la dernière chose à laquelle Jean-Claude voulait penser maintenant, il ne voulait pas se souvenir de la défaite de Richard non plus.

Anita eut un regard impassible malgré l’emploi de son prénom.

« Je ne suis pas sûre qu’il l’ai fait volontairement Jean-Claude. S’il n’avait pas payé pour une autre aube, une autre nuit, vous ne seriez pas arrivé à temps ».

« Il t’a abandonné à leur merci, ma petite » répliqua Jean-Claude essayant de filtrer l’émotion dans sa voix, l’opposé de ce qu’il faisait d’habitude.

« Il s’est abandonné lui-même à leur merci » corrigea Anita. Sa voix était étrangement enrouée et il vit ses yeux s’emplir de larmes qui coulèrent le long de ses joues.

« J’ai confiance en lui, pas vous ? »

Il  n’avait aucune réponse à donner.



15/06/2012
0 Poster un commentaire
Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 8 autres membres