EMMA - Jane Austen -
Ce livre de Jane Austen est totalement différent de Mansfield Park : c'est le 5e roman de Jane, et son héroïne est presque antipathique : Emma est manipulatrice, hautaine et vaniteuse. Ce roman est une véritable critique sociale : L'auteur raconte bien les coutumes et les habitudes de son monde tout en y glissant une certaine satire. "La moitié du monde n'apprécie pas ce qui amuse l'autre moitié.» - Extrait de Emma
Orpheline de mère, seule auprès d'un père en mauvaise santé, Emma Woodhouse, (21 ans) désormais la maîtresse de maison, s'est mis en tête de marier Harriett Smith, une jeune fille qu'elle a recueillie chez elle. Ce faisant, ne s'est-elle pas attribué un rôle qui n'est pas (ou pas encore) pour elle ? Emma a beaucoup d'imagination et intrigue donc, voyant dans les moindres petits indices des passions amoureuses naitre autour d'elle. Mais elle même tient à rester maitresse de ses émotions et sentiments et ne veut pas se marier - oh non !
Son inexpérience des coeurs et des êtres, ses propres émotions amoureuses, qu'elle ne sait guère interpréter ou traduire, lui vaudront bien des déconvenues et des découvertes.
Emma est intellectuelle, éduquée, et trop gâtée - seul son voisin et ami, George Knightley (37 ans) parvient à la critiquer bien qu'il soit très attaché à elle...
Jane Austen a commencé l'écriture d’Emma le 21 janvier 1814, pour achever le roman le 29 mars 18153.
Cette écriture commence juste avant la publication de Mansfield Park par Thomas Egerton, en mai 1814, dont Jane Austen corrige encore les épreuves alors qu'elle a déjà commencé à travailler à son nouveau roman. À défaut de rencontrer les faveurs de la critique, Mansfield Park est un succès auprès du public, puisque tout le tirage est épuisé en à peine six mois, apportant à son auteur les gains les plus importants qu'elle ait tirés jusque-là d'un seul roman.
En novembre 1815, James Stanier Clarke, le bibliothécaire du Prince régent, invite Jane Austen à Carlton House et lui apprend que le Prince régent, le futur George IV, admire ses romans et en garde un exemplaire dans chacune de ses résidences ; il lui conseille alors de dédier sa prochaine œuvre, Emma, au Régent. Si Jane Austen n'apprécie guère ce haut personnage, il lui est difficile de repousser la requête5. Le bibliothécaire, fort imbu de son importance, fait alors à la romancière une série de recommandations, dont elle tire plus tard une petite œuvre satirique intitulée "Plan d'un Roman, selon de petits conseils de diverses origines", présentant les grandes lignes du « roman parfait »6,7.
Mais Jane Austen a conçu le roman à son idée, en mettant en place une intrigue quasi "policière" menant le lecteur sur de fausses pistes, et l'obligeant à une relecture soigneuse pour déceler tous les indices qu'elle y a placés. En effet, l'histoire est contée au travers des yeux de son héroïne, et tout ce qu'Emma ne remarque pas n'est pas non plus perçu par le lecteur.
À la fin de l'été 1815, Jane Austen part à Londres avec son manuscrit, accompagnée de son frère Henry, pour qu'il l'aide à négocier avec les éditeurs les droits du roman.
Le roman paraît sous le format habituel composé de trois tomes, pour un prix total de 21 shillings Compte tenu des aléas de l'impression, il est daté sur sa page de titre de 1816, bien qu'il soit sorti en décembre 18153. Il est alors tiré à 2 000 exemplaires.
Jane Austen a personnellement collecté, sans commentaires, un certain nombre de réactions familiales et amicales sur son roman.
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Frank Churchill chantant en duo avec Miss Fairfax, lors de la réception chez les Cole (volume II, chapitre VIII).
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