La reine Mab
George SAND
(...) A son regard perfide
Ne va pas t'exposer,
Ici-bas la sylphide
Ne saurait se poser.
pétulante et menue
L'air est son élément,
Elle enfourche la nue
Et chevauche le vent.
Quand la lune se lève,
Sur le pâle rayon
Elle vient comme un rêve
Dansante vision.
Le duvet que promène
le souffle d'un lutin
Est le char qui l'emmène
Au retour du matin.
Au bord des lacs humides,
Dans la brune des soirs,
De ses ailes rapides
Effleurant les flots noirs
Sur un flocon d'écume
Que le vent fait vaguer
Molle comme une plume,
Elle aime à naviguer.
Lorsqu'à grand bruit l'orage
Court sur le bois flétri
La fleur d'un lys sauvage
souvent lui sert d'abri ;
la tempête calmée
Elle prend son essor,
Et s'envole embaumée
D'une poussière d'or.
En vain de son passage
Sur l'océan vermeil,
J'ai cherché le sillage
Au lever du soleil.
la grêve de sa trace
Ne peut rien retenir ;
D'elle hélas ! tout s'efface
Tout, hors le souvenir !
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