Les mincemeat pies - (3) une soirée étrange
Jean-Claude regarda Anita siroter son thé parfumé et goûter aux fameux mincemeat pies, enfin « la surprise » ; il dit qu'il en ressentait le goût rien qu'en respirant les odeurs et qu'il les sentait sur sa langue.
Ensuite, Jean-Claude alla s'asseoir sur le canapé et tapotant de la main la place à côté de lui, il invita Anita à venir.
- Viens ; sa voix de nouveau était suave comme du velours
Anita s'approcha avec réticence, mais encouragée par le sourire (sans découvrir ses canines) elle s'assit près de lui.
Il se tourna vers elle et lui ouvrit les bras. A sa grande surprise, elle accepta l'invite et se lova contre lui. Son parfum était ambré, la peau de son torse douce et fraîche et non froide.
- Merveilleux, murmura-t-il la tête reposant sur celle d'Anita, ces longues boucles caressant la joue de la jeune femme.
Il resserra ses bras autour d'elle et elle se blottit un peu plus, posant sa tête contre son épaule. Finalement, elle était bien, elle finit même par refermer ses bras autour du torse, sous la chemise de soie. Il émit un ronronnement de bonheur, tel un félin qu'on caresse, et effleurant les cheveux d'Anita de ses lèvres, il murmura :
- Comment te sens-tu ma petite ?
Anita avait fermé les yeux, sous l'emprise de délicieuses sensations ; la douceur de la soie ou bien de la peau ? elle était merveilleusement troublée, que pouvait-elle répondre ? que se lover dans les bras d'un vampire était une chose exquise ? finalement elle avoua :
- Jamais, non jamais je ne m'aurais cru capable de passer une nuit de Noël blottie dans les bras du Maître de la Ville.
De sa voix douce, caressante comme une fourrure, Jean-Claude lui répondit :
- Je t'avais promis une soirée de douceur, quelque chose de tendre, de magique entre nous que tu ne pouvais pas imaginer. Je n'oublierai pas le cadeau que tu m'as accordé ce soir – il caressa doucement ses cheveux de longs mouvements de sa main – ce cadeau est de m'avoir fait confiance, c'est la plus belle des choses.
Comme Anita un peu ankylosée, commençait à se tortiller, il s'allongea un peu plus sur le canapé et la coucha doucement tout contre lui. Cette fois leurs deux visages étaient face à face ; Anita, comme fascinée fixait les lèvres ourlées, légèrement entrouvertes. Une véritable invite au baiser, pensa-t-elle. Elle eut un mouvement de recul – Mais qu'est-ce qui m'arrive, je deviens complètement folle voilà que je rêve d'un baiser…
Jean-Claude avait senti son mouvement de recul :
- A quoi penses-tu ? demanda-t-il doucement
Anita se sentit rougir et ne répondit rien
- Je t'en pris, dis-le moi, chuchota-t-il près de son oreille, dis-le moi, n'aies pas de secret pour moi....
Anita fondait littéralement, totalement troublée par sa voix si chaude, le souffle qu'elle sentait sur son visage, les boucles de cheveux soyeux qui la caressaient, elle prit le visage de Jean-Claude entre ses mains et s'approchant de plus en plus doucement, elle posa ses lèvres contre les siennes.
Jean-Claude, caressa doucement sa bouche de ses lèvres douces comme du velours, et murmura « je t'adore » avant d'intensifier son baiser. Sa bouche avait un parfum de cannelle ou d'épices avec quelque chose de plus frais,mentholé, un véritable délice.
Mais quand leurs bouches se séparèrent, Anita sursauta et se demanda ce qu'elle avait fait et surtout ce qui allait suivre. Jean-Claude lut l'inquiétude dans son regard :
- Ne crains rien, ma petite, j'ai fait une promesse et je saurai la tenir – Mais réfléchis bien, nous venons de nous unir par le premier lien, un baiser, et c'est toi qui l'a désiré, alors plus tard…
- Chuttt, n'en dites pas plus Jean-Claude. Ne gâchons pas cet instant, murmura Anita tout à fait consciente que plus tard elle devrait encore lutter contre lui.
- Comme tu voudras, je n'ai rien à réclamer, tu m'as déjà donné beaucoup ce soir.
Jean-Claude fourra son nez dans le cou d'Anita, sous ses cheveux ; elle eu la sensation qu'il la respirait et elle se crispa.
- N'aies pas peur ! fais-moi confiance, je ne te mordrais pas, je me contrôle et il passa lentement ses lèvres le long de son cou mais elle ne sentait pas les pointes acérées des canines. Tout n'était que douceur, tellement agréable qu'elle se laissa aller contre lui.
- Oui, ma petite, détends-toi, dors entre mes bras, je vais veiller sur toi, repose tranquillement, ma douce.
Bercée par cette voix douce comme du miel, Anita sentait ses yeux se fermer, elle se lova complètement entre les bras de son compagnon et finalement se mit à somnoler, alors qu'il lui chuchotait :
- Oui, dors, aies de beaux rêves, je les contrôle.
Anita s'était endormie, son corps chaud reposait amolli contre lui, sa respiration était devenue régulière. Le vampire sourit et l'enveloppa encore plus étroitement dans ses bras, heureux pour la première fois de ressentir cette sensation, sans sexe, sans morsures, c'était une immense surprise pour lui. Mais quelque part, il savait qu'elle était unique.
Trois quart d'heure avant le lever du soleil, il commença à ressentir les effets avant coureurs : son propre corps ressentait une lassitude, son cœur se mettait à ralentir et sa respiration devenait plus superficielle. Il se baissa lentement et effleura de ses lèvres la jeune femme qui dormait paisiblement entre ses bras.
- Ma petite, c'est l'heure, susurra-t-il en caressant sa joue. Il faut te réveiller car c'est à moi de me préparer à dormir.
Les paupières d'Anita battirent avant de s'ouvrir. Elle regarda le visage de Jean-Claude penché sur elle et dit d'une voix ensommeillée « je crois que j'ai fait un rêve ».
Il eut un petit rire :
- Tu ne rêves pas, ma petite, tu es avec moi.
- Oh ! elle réalisa soudain et eu un mouvement de recul – Je suis désolée, je me suis endormie…
- Ne t'excuse pas, c'était la plus belle expérience de te tenir et écouter les battements de ton cœur près du mien. Je ne pouvais pas imaginer quelque chose de plus doux que ce que j'ai vécu cette nuit.
Anita se redressa, un peu ankylosée et elle s'étira. Elle du avouer qu'elle n'avait pas si bien dormi depuis bien longtemps. Combien de temps au fait était-elle restée dans les bras de Jean-Claude ? Oh doux Jésus, cinq heures ! Elle le regarda, toujours allongé sur le canapé :
- Je suis vraiment désolée, j'ai pesé sur vous pendant si longtemps, vous devez être complètement engourdi ?
- Ah tu crois ça, dit-il d'un ton un peu sarcastique, et en sautant d'un bond souple sur ses pieds, il ajouta, tu sous estimes un vampire. Un avantage non négligeable, il faut bien quelque compensation, dit-il avec une moue de tristesse.
- Bon, il faut que j'y aille, coupa Anita afin d'éviter de retomber sous le charme du maître vampire. Vous devez aller dormir je suppose, votre cercueil vous attend.
- Mon cercueil ? oh mais tu dates un peu ma petite, tu dois avoir trop regardé de vieux films avec Bela Lugosi. Tu crois que je vais aller m'allonger les bras en croix dans une boîte alors que j'ai un grand lit confortable ? dit-il en désignant la vaste couche.Du moment qu'aucun rai de lumière ne peut entrer et c'est le cas ici, je peux me reposer sans crainte.
Anita se saisit de son manteau qui traînait sur une chaise et Jean-Claude était déjà là pour l'aider à l'enfiler, elle ne l'avait même pas vu bouger.
- Je vous laisse vous reposer et puis... Joyeux Noël Jean-Claude, Anita ne savait plus comment terminer leur étrange soirée.
- Joyeux Noël à toi aussi ma petite. Tu ne m'embrasses pas avant de partir ? il lui tendit les bras d'un geste d'invite.
Elle aurait eu mauvaise grâce de lui refuser un baiser alors qu'il s'était comporté de manière irréprochable, elle s'approcha doucement, se hissa sur la pointe des pieds pour poser ses lèvres sur les siennes. Il l'entoura de ses bras et la serra contre lui alors qu'ils échangeaient un long baiser. Il dura longtemps avant qu'ils ne se séparent.
- Tu dois me promettre aussi quelque chose, Anita – sa voix était basse et sérieuse – tu ne dois parler à personne de ce qui s'est passé entre nous cette nuit, c'est NOTRE secret. Promets-le moi solennellement !
- Je vous le promets, Jean-Claude, je n'en parlerai à personne ! je me doute que ce serait vraiment mettre votre condition de maître vampire en péril que d'aller raconter notre soirée.
Les yeux saphir de Jean-Claude étincelèrent de façon inquiétante.
- Tu as tout compris. Tu m'as fait confiance, puis-je te faire également confiance ? jure-le sur ce que tu as de plus sacré, Anita
- De plus sacré ? oups, je ne sais pas.
- Ta mère ? hasarda Jean-Claude
- Vous savez bien qu'elle est morte quand j'avais huit ans
- Justement, elle doit rester encore plus sacrée dans ton esprit, vous n'avez jamais eu le temps d'entrer en conflit.
- D'accord, je jure sur la tête de ma mère que ce qui s'est passé entre nous restera secret pour nous deux.
- C'est bon, son ton s'était radouci. Maintenant, rentre vite chez toi, ma petite
- Dormez bien, faites de beaux rêves, son ton était un peu moqueur.
- Si tu penses à moi très fort.. mais je vais te décevoir les vampires ne rêvent pas..
- Oh ? dommage.
- Mais je peux quand même faire des rêves... éveillés et alors là hummm, j'adorerais, je me demande ce que tu me ferais, dit-il en passant la langue sur ses lèvres - mon grand lit serait plus agréable partagé et pas uniquement pendant mes temps de sommeil, susurra-t-il
- C'est ça, et bien ne faites pas trop de plan de ce genre. Je viendrai plutôt dans vos rêves pour vous faire des sermons.
- Beurk, des sermons – non merci !!
Ils se quittèrent en éclatant de rire.
Anita reprit sa voiture pour rentrer chez elle retrouver ses petits pingouins en peluche. En serrant Sigmund dans ses bras, elle se dit « j'ai rêvé ou quoi ? ».
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