Les mincemeat pies de Noël (1) L'appel
Tous les personnages sont la propriété de Laurell K. Hamilton -
J'ai seulement laissé mon imagination inventer cet épisode -
Merci à Aurélie de m'avoir prêté la photo de sa belle robe noire et son manteau rouge !
Elvina
Cette nuit du 24 décembre aurait dû être un peu magique, mais Anita ne ressentait qu'ennui et lassitude, un sentiment d'abattement. Encore un Noël où elle n'aurait pas une maman chaleureuse à côté d'elle qui l'aurait prise dans ses bras pour lui dire « je te souhaite un merveilleux Noël, niña ». Elle avait accepté l'invitation de sa belle-mère, Judith, uniquement pour ne pas rester seule : passer une nuit de Noël en pyjama avec une tasse de café et Sigmund, son pingouin en peluche n'était pas franchement réjouissant. Finalement, elle se demandait si elle n'aurait pas préféré travailler. Enfin, elle écoutait d'une oreille distraite les propos édifiants de sa belle-mère, quand soudain son portable vibra dans son petit sac posé près d'elle. Elle le sortit et regarda le numéro affiché … ça ne lui disait vraiment rien. Mais qui donc l'appelait un soir de Noël car ce n'était ni Dolph, ni Edward, heureusement car sinon elle aurait su qu'un meurtre avait de nouveau été commis et elle n'avait aucune envie d'aller patauger dans des mares de sang, même si la couleur rouge était en accord avec les décos de Noël.
Elle regardait l'écran de son téléphone cherchant à mémoriser ce numéro, non franchement ça ne lui disait rien du tout.
- Bon, je fais quoi maintenant, j'appelle ou pas ?
La curiosité prit le dessus, elle décida de rappeler. Elle s'en alla dans la pièce à côté et enclencha la touche « rappel du numéro ».
Une sonnerie, deux puis finalement on décrocha ; une voix suave, assez basse chuchota « Joyeux Noël ma petite ».
Anita manqua de s'étrangler et jura « damn'it » tout bas, Jean-Claude avait le culot de l'appeler le soir de Noël.
Elle s'exclama :
- Vous êtes cinglé ou quoi ? m'appeler ce soir !!
- Oui, je sais, bizarrement sa voix n'avait pas le ton si sexy qui la faisait vibrer, elle était plus monocorde et on aurait dit le ton d'un petit garçon pris en faute ; je sais, ma petite, mais c'est que je me sens si seul… il ne termina pas sa phrase.
- Comment ça « seul » avec la horde de vos « amis » (elle mit beaucoup de mépris en prononçant de mot) autour de vous, ça ne vous suffit pas ?
- Tu ne comprends pas, Anita (oh comment il prononçait son nom, elle avait l'impression qu'il savourait un délicieux morceau de chocolat), je suis bien seul ce soir, tous les autres sont partis à une fête qui sera sûrement « monstrueuse » dit-il avec un petit ricanement.
- Et vous ne les avez pas suivi ?
- Non... je ne me sentais pas d'humeur, j'avais envie de calme, de tranquillité et finalement… la phrase resta en suspens
- Finalement quoi ? s'énerva un peu Anita.
- Finalement il n'y a que du vide autour de moi, il soupira profondément, et … tu me manques
Anita eut un hoquet de surprise –
- Quoi ?
- Tu me manques… terriblement, ces mots étaient chuchotés d'une voix basse, rien de comparable au ton plein de sensualité qu'il avait l'habitude d'utiliser.
Anita ricana :
- Et vous vous êtes dit « tiens la PETITE Anita pourrait venir me tenir compagnie, j'ai besoin de ma PETITE servante humaine »
Un instant de silence ponctué d'un gros soupir « non, ce n'est même pas ça, pas ce que tu crois. Le ton était toujours monocorde, j'ai juste envie de t'avoir près de moi, mais surtout besoin de … tendresse…
Anita sursauta comme si on l'avait ébouillantée
- De quoi ? ! elle faillit s'étrangler.
- De tendresse, ma petite, dit-il tout doucement.
Anita jura à voix basse :
- Et bien claquez dans vos doigts et l'une de vos femelles pleine de désir se fera un plaisir de vous en apporter autant que vous voudrez.
- NON ! Jean-Claude avait crié – NON, ce n'est pas de sexe dont j'ai besoin, non pas ça dit-il d'une voix plus douce, comment t'expliquer, elles ne sauraient jamais me donner ce que je désire.
- Ah bon et moi je saurai, c'est ça ? Anita ricana.
- Ne te moque pas de moi, s'il te plaît – toi tu es différente, tu es…
- Humaine ? hasarda Anita
- Oui...
- Et alors ? en quoi une humaine peut vous apporter plus qu'une femme vampire ?
- Et bien, Jean-Claude hésita, ce soir, je ne sais pas pourquoi, mais je me sens différent, j'ai l'impression que l'homme que j'étais avant ma transformation réapparait et c'est pourquoi ces « jeux » avec mes amies vampires ne me tentent pas du tout.
- Et moi je vous tente ?
- Tu me tentes toujours, ma petite, il avait repris sa voix aussi douce et caressante qu'une étoffe de soie caressant une peau nue.
- Cessez ce jeu, Jean-Claude, on en revient toujours au même, s'exclama Anita
- Pardon, pardon (le maître vampire s'excusait, mais que lui arrivait-il donc ?) ce n'est pas ce que je voulais dire. J'ai seulement envie de te voir, de ta présence, de poser ma tête sur ton épaule (Anita déglutit difficilement, elle voyait la scène en pensée), d'être contre toi, rien de sexuel, seulement un peu de tendresse.
Merde alors, Anita se sentit fondre à ces paroles, il fait appel à mes sentiments les plus intimes, voire maternels, ce n'est pas juste !
Un instant de silence s'établit entre eux.
- Tu ne dis rien, susurra Jean-Claude
- Que voulez-vous que je vous dise ?
- Viens, chuchota-t-il de nouveau, je te promets que je serai très sage.
- Sage, hum ! pas de tripotage hein ! s'exclama Anita pour chasser ce sentiment qui l'étreignait et qu'elle commençait à trouver très dangereux.
- OH, ma chère, quel terme peu délicat ! puis il rit doucement, on aurait dit le ronronnement d'un chat, non rien de vulgaire, juste échanger un moment de douceur tous les deux pour une soirée unique, qu'en dis-tu ?
Anita hésitait toujours
- Vous êtes vraiment seul ?
- Oui, très seul, très solitaire, très triste aussi…sa voix mourut sur ces derniers mots
Ahurie, Anita était totalement saisie, jamais elle n'avait entendu une telle sensation de désarroi dans la voix du maître vampire, toujours arrogant et sûr de lui.
- Viens… s'il te plaît, répéta-t-il dans un murmure.
- Je ne peux pas pour l'instant Jean-Claude, chuchota-t-elle, je suis en famille.
- Comme tu veux, son ton était amer, je t'attendrai Anita, toute la nuit.
Anita très troublée coupa la communication et revint dans le salon. Qu'allait-elle faire ? sa belle-mère prenait le café avec son père. Ils la regardèrent tous les deux et voyant qu'elle semblait perturbée, Judith demanda :
- Quelque chose ne va pas ?
Non rien de grave, songea Anita, rien qu'un maître vampire qui a du vague à l'âme et se languit de moi ce soir de Noël, attendant que j'aille le consoler, rien que de très normal quoi !
Mais elle répondit :
- C'est une amie (oups, que je déteste mentir, j'espère qu'ils ne vont pas s'en apercevoir) elle n'est pas bien, elle est seule ce soir .. elle aurait bien aimé que je passe un petit moment avec elle pour combler sa solitude.
- Mais ma chérie, il faut aller la voir, s'exclama Judith. Une amie c'est important, et puis tu sais bien à cause de la santé de ton père nous n'allons pas veiller très tard. Regarde il sera bientôt minuit, si tu veux, va voir ton amie.
- Vous croyez que je peux vous laisser ? hésita Anita mais on lui forçait presque la main.
- Oui, bien sûr, va vite visiter ton amie, et puis, Judith se leva et prit une assiette de Mincemeat -pies (petits gâteaux aux raisins et aux épices traditionnels), attends je vais les envelopper, tu vas les lui apporter.
Anita se retint d'éclater de rire : elle se voyait bien apporter des mincemeat pies au maître vampire ! et puis pourquoi pas ? il avait peut-être aimé ça dans une vie antérieure.
Finalement, Anita alla prendre son manteau, son écharpe – elle n'avait ni bonnet, ni gants et pensa qu'elle était folle de sortir à presque minuit en petite robe noire de dentelle et manteau de brocart rouge, chaussée d'escarpins alors qu'il y avait de la neige sur les trottoirs !
Elle prit le sac en papier avec les fameux mince-pies et embrassant sa famille elle fila chercher sa voiture.
Brrrr c'est bien de moi de trottiner en talons aiguilles sur les trottoirs enneigés, pensa-t-elle. Elle mit le chauffage à fond dans sa voiture et alluma la radio pour calmer sa nervosité. Des chants de Noël étaient diffusés, « je me demande si c'est ce qu'il me faut pour me mettre dans l'ambiance et d'ailleurs quelle ambiance ? je suis vraiment frappa-dingue de débarquer chez un maître vampire à minuit alors qu'il est seul ! encore que le fait qu'il soit seul l'arrangeait plutôt, et puis pourquoi avait-elle été aussi bouleversée, attendrie par cette voix qu'elle ne lui connaissait pas. Son côté « humain » qui ressurgissait après, voyons .. euh.. non inutile de compter les siècles.
Elle arriva au Cirque des Damnés, et en effet le parking était vide et aucune lumière n'était allumée. Et j'entre comment, moi ? elle chercha son portable et trouva le numéro qui était resté inscrit, elle le composa. Quelques sonneries retentirent :
- Magne-toi, suppliais Anita intérieurement, je me gèle et elle sautait d'un pied sur l'autre pour essayer de se réchauffer. Enfin, elle entendit sa voix ; il avait dû lire son numéro sur le cadran car il s'exclama :
- Ma petite, c'est toi ?
- Oui, c'est moi
- Tu voulais me souhaiter un joyeux Noël ? dit-il d'une voix étouffée.
- Non, je voudrais que vous veniez ouvrir la porte, s'exclama Anita de plus en plus frigorifiée
- Ouvrir la porte ? réalisant soudain, il hasarda « ma porte ? »
- Oui, oui votre porte et grouillez-vous, je me gèle les ******** !
Un petit rire de gorge et « j'arrive ».
Anita eu a peine le temps de ranger son portable dans son sac que déjà la porte s'ouvrait : mon Dieu que les vampires se déplacent vite !
Il était devant elle, un immense sourire sur le visage. Anita se rua à l'intérieur, laissant une traînée de neige derrière elle. Elle tapa ses chaussures maugréant entre ses dents « brrrr je suis complètement gelée». Il rit de nouveau doucement et fit un pas vers elle, ses bras l'entourèrent. Il frotta son dos, ses bras, son visage plutôt vigoureusement pour la réchauffer « ah ces humains », dit-il avec un petit roucoulement. Puis il la saisit à bout de bras, l'écarta et plongeant son regard bleu nuit dans ses yeux.
- Ainsi tu es venue, sa voix semblait très émue, je ne peux pas exprimer ce que je ressens.
Il lui désigna de la main le couloir l'invitant à entrer, puis la voyant hésiter :
- Tu ne veux pas rester un moment avec moi ?
Anita s'engagea dans le couloir, lui montrant qu'elle acceptait son invitation.
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