Rondel de Marguerite de Navarre
Rondel de Marguerite de Navarre
En la forêt de Longue Attente,
Entré suis en une sente
Dont ôter je ne puis mon coeur
Pour moi je vis en grande langueur,
Par Fortune qui me tourmente.
Souvent Espoir chacun contente
Excepté moi, pauvre dolente,
Qui nuit et jour suis en douleur
En la Forêt de Longue Attente.
Ai-je donc tort, si je garmente (lamente)
Plus que nulle qui soit vivante ?
Par Dieu, non ! Ne veux mon malheur !
Car ainsi m'aide mon Créateur
Qu'il n'est peine que je ne tente
En la forêt de Longue Attente.
Embrasse-moi et m'aime si très fort
Que ton amour fasse en moi tel effort
Que fortement je t'embrasse et te baise.
VOir et dedans l'amoureuse fournaise
Fais-moi brûler pour être à toi semblable
Afin qu'Amour de désirer s'apaise
par l'union du seul bien désirable.
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