Solitude givrée
Dans le parc, solitaire et glacé,
Des visages anciens apparaissent,
Des silhouettes suspendues au-dessus du lac gelé
Dansent, fragiles, au ralenti,
S'estompent, s'évanouissent.. ;
Des Cristaux, tintent, frémissent…
Plus de corps, je me fonds,
Je ne suis plus que mémoire,
Le passé s'entrouvre,
Des portes successives s'entrebâillent,
Les mousselines fanées flottent
Et tombent, poussiéreuses, déchirées.
Je recule dans le passé,
Une douleur sourde et glacée m'envahit.
Les fleurs du jardin d'autrefois
Comme cristallisées étincellent.
Ce scintillement m'oppresse.
Je suis entre deux mondes
Entre sommeil et rêve.
Un murmure obsédant m'abrutit
Les statues respirent-elles en dormant ?
C'est un vertige qui s'empare de moi
Un délire sans fin où je plonge.
Pourquoi tout ce blanc ?
Pourquoi tout ce froid ?
Tout est fade, inodore,
Figé dans un ton uniforme.
Que la durée se rompe !
Qu'il se passe quelque chose !
Ce n'est plus qu'on monde glacé
Face au souffle, au chant,
Au cri des humains.
Ce désert blanc… la solitude.
(Février 86) ELVI
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 8 autres membres